Cette année, la production de glands semble être très abondante. C’est un phénomène connu appelé « masting ».
Le masting, ou fructification massive, est une stratégie de reproduction adoptée par certaines espèces d’arbres, dont les chênes. Il se caractérise par des années de production de fruits extrêmement abondante, suivies de périodes de faible production. Cela permet aux arbres de maximiser leurs chances de reproduction en saturant les consommateurs de glands, comme les rongeurs et les cervidés, réduisant ainsi la prédation sur chaque gland.
Des conséquences en cascade
Le masting a des implications écologiques et économiques significatives. D’un point de vue écologique, il influence la dynamique des populations animales et la régénération des forêts. Par exemple, une année de forte production de glands peut entraîner une augmentation des populations de rongeurs en année n+1, ce qui peut à son tour affecter les populations de prédateurs comme les rapaces. Inconvénient, la croissance de la population animale peut contribuer à la propagation de la maladie de Lyme par augmentation du nombre de tiques.
Sur le plan économique, les années de forte production de glands favorisent la régénération naturelle des chênaies, réduisant ainsi les coûts de reboisement. En revanche, cela peut compliquer la planification à long terme pour les gestionnaires.
Le masting semble donc être une tactique de reproduction qui permet aux arbres de maximiser leur succès reproducteur. Cela contribue largement à la réussite de la régénération des forêts mais n’est pas sans conséquence sur l’ensemble de l’écosystème. La preuve qu’un gland peut changer la face du monde.
A lire aussi : La publication Rendez-vous techniques de l’ONF – n° 50